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Morgan Sanson : « C’est inexplicable, surtout à ce moment-là»

L’Equipe, le 02/05/2025 à 17h05

Auteur de deux buts face au Paris-SG vendredi dernier, alors qu'il n'avait inscrit qu'un seul doublé dans sa carrière, le milieu de Nice vit une renaissance accélérée après sept mois de douleurs.

À sa sortie du terrain, vendredi dernier, Franck Haise lui a glissé à l'oreille qu'il n'en « espérait pas tant ». Quand il avait pris la décision d'offrir à Morgan Sanson (30 ans) sa première titularisation de la saison, comment l'entraineur aurait-il imaginé que son milieu inscrive un doublé permettant à Nice de battre le Paris-SG (3-1)?

De retour de sept mois sans jouer à cause d'une blessure à la cheville gauche mal diagnostiquée - une double fracture plutôt qu'une simple entorse -, l'ancien Marseillais (2017-2021] revient de très loin. Après un début de carrière linéaire (Le Mans, Montpellier, Marseille), il avait connu un premier coup d’arrêt à Aston Villa, blessé, puis écarté, avant de se relancer, puis de retomber ces derniers mois dans un état qu'il qualifie sans mal de « dépressif». C'est tout cela qu'a raconté mercredi le joueur originaire de Bourges, sur la terrasse du centre d'entrainement de l’OGC Nice. Un club où il semble prêt à s'épanouir à nouveau.

- Vendredi dernier a-t-il été le plus beau jour de votre carrière, entre votre victoire face au Paris-SG et votre doublé pour votre première titularisation depuis onze mois?
Le plus beau reste la qualification pour la finale de la Ligue Europa, à Salzbourg, quand Rolando marque en prolongation (1-2 a.p. le 3 mai 2018). Mais celui-ci est dans le top 3, c'est sûr. C'est un retour de rêve en fait. Déjà, être titulaire au Parc. Parce que la semaine d'avant, je ne suis pas entré contre Angers (2-1), donc que je joue n'avait rien d'évident.

- Comment l’avez-vous appris?
Le lendemain d'Angers, avec ceux qui n'avaient pas joué, ou peu joué, j’ai fait l’un de mes meilleurs entrainements depuis que je suis revenu. J’avais vraiment envie de montrer qu’il ne fallait pas m'oublier. Je voulais faire sortir sur le terrain la frustration de ne pas jouer que j’avais eue la veille. Le mardi, le coach est venu me dire qu'on allait changer de système (en passant d’un 3-4-3 à un 3-5-2 et que j’allais sûrement intégrer l'équipe. Je l'ai gardé pour moi et j’ai travaillé mon match depuis ce jour-là, en me disant: « C'est maintenant. Après un an, on y retourne ».

« Vous n'allez pas me croire, mais le doublé, j'y avais pensé avant le match »

- Vous n'aviez pas de craintes? Parce que ce retour se faisait au Parc des Princes chez un Paris-SG invaincu en Ligue 1....
Au contraire. Tout le monde allait s'attendre à ce que je fasse un match moyen, que je n'aie pas de repères. Je devais juste profiter.

- Marquer un doublé, vous vous l'expliquez?
Vous n’allez pas me croire, mais le doublé. j'y avais pensé avant le match. Je m'étais demandé quelle célébration je ferais si je marquais un but, puis un deuxième, alors que j'en avais mis qu'un seul doublé dans ma carrière, il y a huit ou neuf ans (le 2 avril 2016, lors d’un Guingamp-Montpellier, 2-2). C'est inexplicable, surtout à ce moment-là. C'est une récompense de tout ce que j’ai enduré.

- Avant votre blessure mal diagnostiquée cette saison, il y avait déjà eu votre passage raté à Aston Villa et le fait que vous avez dû vous relancer à Strasbourg...
Pour être honnête, quand je vais à Strasbourg (en janvier 2023)- parce qu'à Villa, je me suis blessé avant d'être mis au placard par (Steven) Gerrard-, des clubs de Ligue 1 comme Nantes ne me voulaient pas. Ils disaient que j’étais mort physiquement. C'était les termes: j’étais « cuit physiquement ». Alors que moi, quand je loupe mon départ a l’Espanyol Barcelone, je me sens au top.

- Votre départ à l’Espanyol?
C'est l'été d'avant, en août 2022. J'y suis allé, j’y ai signé mon contrat, mais ca ne s'est pas fait a la dernière heure du dernier jour du mercato a cause d'un document en retard. Oui, j’ai vraiment touché le fond a Aston Villa! Car pendant ce temps, ils avaient recruté (Leander) Dendoncker au milieu. Dans ma tête, c'était fini avec le club. Le mercato d'hiver était ma target. Je me disais: "Ça fait un an que c'est compliqué, avec quatre mois sans jouer, si les six prochains mois je ne joue pas correctement, c'est fini". Je voyais que j'étais oublié.

« Signer à Strasbourg a été la meilleure décision de ma carrière. Si je ne réussis pas ce prêt-là, je ne me relance pas »

- C'est donc à Strasbourg que vous avez pris un nouveau départ.
Trois clubs me voulaient en prêt: Strasbourg, Auxerre et Troyes. Quand tu viens de Marseille et de Villa, dans la tête, ce n'est pas simple. Mais d’un autre côté, je me dis qu'il faut que je me remontre, que je ne suis pas mort. Donc j’ai pris ces six mois comme un tremplin. Je repartais de zéro. Je m'étais conditionne a aller dans un club plus modeste. Pour vous dire :j'ai cherché des maisons à louer sur Leboncoin à Troyes. Mon état d’esprit, c'était : "N'espère plus les clubs, c'est à toi de remontrer". Et signer à Strasbourg a été la meilleure décision de ma carrière. Si je ne réussis pas ce prêt-la, je ne me relance pas et je ne suis pas aujourd’hui à Nice.

- Après ces six mois à Strasbourg, quelle a été votre réflexion ?
Je suis revenu à Aston Villa pour faire la préparation et trouver un nouveau projet. Je m'entraine, je fais des matches de présaison, ça se passe super bien. Juste avant de signer à Nice, (Unai) Emery me convoque et me dit : Morgan, je ne veux pas que tu partes ! (il rit). Je lui ai dit que j'avais un accord et que j'avais fait mon temps à Aston Villa. Mon seul regret là-bas, c'est qu'Emery ne soit pas arrivé plus tôt.

- Vous ne vous dites pas que vous auriez dû y rester quand vous voyez qu'ils terminent cette saison-là 4es de Premier League avant de jouer la Ligue des champions?
Non, il y avait trop de risques que ça ne se passe pas bien. Et il y a le beau projet de Nice qui est arrivé. J'avais aussi Lille. Mais j'avais eu un super feeling avec le coach Farioli et Florent Ghisolfi (ancien directeur sportif). J'ai foncé.

- Vous estimez-vous proche du niveau qui était le vôtre à Marseille (2017-2021)?
Je ne me suis jamais senti aussi bien physiquement, parce que je connais parfaitement mon corps maintenant. Je commence à avoir un peu d' expérience, à connaitre les raccourcis sur le terrain (il sourit), je suis plus précis dans mes déplacements. J'ai connu trois grosses blessures : mon croisé en 2015, qui m'éloigne six mois, mon genou quand j'arrive à Aston Villa, qui m'éloigne cinq mois, et ce que j'ai eu là, ça a duré sept mois.
Je me sens plus fort aujourd hui qu'avant de me blesser. Surtout dans la tête.

« A Villa, j'étais en dépression. C'est dur à dire, mais même tes enfants ne te font pas changer de mood »

- Mentalement, vous êtes meilleur qu'il y a cing, six ans?
Complètement. Les gens qui sont passés par là me comprendront. Ils savent qu'apres avoir été en bas, lorsque tu es bien et en haut, tu es armé et tranquille. Il s'est passe tellement de trucs que tu es toujours en alerte, tu es toujours éveillé, en te disant que tu n'avais rien d'acquis. Tu sais la chance que tu as de pouvoir jouer un match de Ligue 1.

- À vous écouter, vous vous sentez déjà au niveau auquel vous étiez à Marseille?
Je suis persuadé que je touche mon meilleur niveau. Avec ce qui s'est passé et mon travail, dans quelque temps, je serai de retour à mon top, il n'y a aucun doute là-dessus.

- Quand vous vous étiez rompu le ligament croise en 2015, vous aviez dit ne pas avoir été loin d'être en dépression...
Mais j'étais en dépression. J'étais dans la même situation à Villa, et à Villa j'étais en dépression. C'est dur à dire, mais même tes enfants ne te font pas changer de mood.
Ils viennent te voir: Papa, ça ne va pas?" : "Non, ça ne va pas." Même ta propre famille n'arrive pas à te redonner le sourire.

« Que les copains gagnent ou perdent, j'avais le même sentiment: j'étais abattu »

- A Nice, avez-vous ressenti la même chose avec votre blessure survenue en août?
Je l'ai moins eu, mais je la eu quand même. Par rapport à mon croisé, je l'ai vécu plus difficilement: le croisé, tu sais que c'est six ou sept mois, mais tu as ton plan jusqu'à ton retour, et tu sais qu'au bout de quelques jours, tu n'as plus mal. Là, jai eu mal pendant quatre, cinq mois. Quand tu vas au resto et que tu passes le repas à regarder ta cheville parce qu'elle est comme ça (gonflée), c'est compliqué. Je me revois marcher avec ma famille sur la Prom (la Promenade des Anglais) et leur dire: "Continuez, mais je rentre", parce que j'avais mal.

- Vous ne saviez pas quand arriverait le bout du tunnel?
C'est ça qui était dur à encaisser. Il a fallu vivre au jour le jour sans voir ou on allait. Le bout du tunnel, je l'ai vu fin janvier, quand j'ai commencé à me lever sans douleur. Mais avant ça, je n'allais même plus aux matches. J'étais dans le trou. Je ne regardais plus le foot (à la télé). Que les copains gagnent ou perdent, j'avais le même sentiment : j'étais abattu.

- Au bout de combien de temps vos enfants vous ont-ils redonné le sourire?
Après quelques mois, il y avait des jours où a table. je ne sourirais pas. Ma mère était venue nous voir pour nous apporter un peu d'aide. Mais j'avais perdu mon sourire. Ma famille subissait tout ça. A la fin, tu remercies tes proches, parce que c'a été dur pour eux aussi. Au Parc, il y a eu beaucoup de choses: on a stoppé l'invincibilité, c'était mon retour, j'ai mis deux buts, et ma famille était là. Avant le match, j'avais mis dans la confidence mon père, mon frère, mon oncle, ma mère pour qu'ils viennent. Donc j'ai payé des places en plus pour eux. Mais ça a été bien rentabilise.






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32e journee de Ligue 1
dim. 04/05/2025 à 20h


Nice - Reims : 1-0





  33e journee de Ligue 1
dim. 11/05/2025 à 20h



Pts J V N D Diff
 1.    PSG 78 31 24 6 1 +53
 2.    Marseille 58 31 18 4 9 +23
 3.    Nice 57 32 16 9 7 +21
 4.    Lille 56 31 16 8 7 +17
 5.    Monaco 55 31 16 7 8 +22



   28e  ven. 04/04 (20h45) Nice - Nantes : 1 - 2
   29e  sam. 12/04 (21h05) Strasbourg - Nice : 2 - 2
   30e  dim. 20/04 (17h15) Nice - Angers : 2 - 1
   31e  ven. 25/04 (20h45) PSG - Nice : 1 - 3
   32e  dim. 04/05 (20h) Nice - Reims : 1 - 0
   33e  dim. 11/05 (20h) Rennes - Nice
   34e  dim. 18/05 (20h) Nice - Brest


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